Je travaille la photographie comme une matière physique, sensible, malléable . J’utilise les procédés anciens pour profiter de la magie de la réaction chimique. Pour pouvoir choisir de maîtriser ou au contraire de me laisser emporter par les aléas et les surprises que nous réservent ces procédés.

Ils rendent compte à leur façon de la réalité qu’on leur propose.

Je travaille le portrait dans une sorte de face à face avec tout ce qui me traverse, la figure humaine comme le lieu de toutes les rencontres, le symbole et le hasard, le sacré et le profane, l’attachement à des racines et l’envolée sauvage.

L’image et son support, son espace vital, son lieu de vie, d’épanouissement .

J’aime l’expérimentation et la découverte

La palette est infinie et continue de m’emporter

Je travaille l’or fin sur mes portraits et mes paysages à la façon de ces icônes orthodoxes qui ont baigné mon enfance.

Il y a une poésie évidente pour moi dans ces éclats que nous prêtent le soleil et les étoiles.

Alors du doré j’en rajoute sur l’image, je le peins sur l’image, je le saupoudre sur l’image, je l’incruste autour de l’image.

L’icône familiale, immense, magnifique était posée sur l’armoire de ma chambre d’enfant. Une icône merveilleuse, peinte par un moine kalymniote,  encore dans son coffrage imposant en bois brut, posée  là,  sur ma  petite armoire en osier, représentant Saint Pantéléimon qui a le pouvoir de guérir les aveugles.

Alors parfois je me dis que la magie a opéré.