Description
A propos de la série « Temps suspendus »
Depuis 2002, je poursuis la série « Temps suspendus », des photographies en noir et blanc fragmentées, mystérieuses tant par leur présence que par leur composition et leur fabrication. Les titres de ces oeuvres sont des chiffres correspondants au temps de pose qu’il a fallu pour faire la photo.Ce sont des impressions au sens propre comme au sens figuré. Des moments notés.Ma démarche artistique se nourrit d’écrits sur la découverte même de la photographie, de recherches sur l’optique et la vision, d’artistes comme Michael Snow dont l’oeuvre questionne ces notions.J’ai décidé de faire des prises de vue au sténopé, une simple chambre noire pourvu d’un trou d’épingle pour objectif. Ce matériel me laisse le choix du format des photographies, me permet des accidents dans l’image. Je suis au plus près de l’image dans sa création.J’interviens physiquement sur l’image. On peut d’ailleurs apercevoir sur mes photographies la matière de la fabrication des oeuvres : des traces de scotch, des inscriptions sur le bord de la pellicule, des empreintes de mes doigts. Inscriptions et traces qui se retrouvent faisant partie de l’oeuvre. « La photographie est une brève complicité entre la prévoyance et le hasard » disait le philosophe John Stuart Mill. Assumant le hasard qui est le maître-jeu de mes images, ce mode de représentation est celui que j’ai choisi pour m’interroger sur la perception visuelle en empruntant un des sillons creusé par Merleau-Ponty dans Phénoménologie de la perception. En regardant ces photographies une sensation d’intemporalité s’en dégage. Le spectateur se retrouve seul scénariste de chaque scène. Un décor, des personnages en attente, on a l’impression qu’ils sont immobiles à attendre le mot « action ».
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